Olivier Pasquet - Conférence publique (en anglais)
ven. 16 févr.
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Temps synthétiques


Heure et lieu
16 févr. 2024, 13:30 – 15:00 UTC+1
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À propos de l'événement
Temps synthétiques :
Les partitions de musique électronique n'ont pas la même nécessité que celles de musique interprétée par des instruments, traditionnels ou non. Elles n'ont pas de nécessité pragmatique, sinon celle d'être des objets de musique tangibles et reconnus.
Dans ce genre, la distinction entre partitions prescriptives et descriptives est floue et l’ordre d’exécution est souvent brouillé. Cela est particulièrement évident dans la musique générative, où les temps représentés sont eux-mêmes des représentations. Le déterminisme et les corrélations sont appréhendés et lus à partir de perspectives et de dimensions complètement différentes. Surtout lorsqu’il n’y a pas de musicien apparent au moment de l’exécution ou qu’il y a une forte indétermination. Cela a même des conséquences sociales sur la manière et le lieu où l’on écoute de la musique.
Ces circonstances créent suffisamment d’incertitudes intéressantes pour inspirer des explorations artistiques risquées. Nous avons vu de nombreuses partitions graphiques, sonogrammes et autres concepts passer du son au graphisme, et vice versa. Nous avons également observé de nombreuses œuvres interdisciplinaires, à la fois artistiques et scientifiques, traitant de la grande variété d’interactions entre différents médias. Il est devenu assez rare de rencontrer des partitions et de l’espace comme des compositions elles-mêmes.
Olivier présentera deux directions divergentes qu’il a récemment explorées pour une série spécifique de pièces musicales. Leurs esthétiques partagent cependant un terrain commun avec des structures rythmiques très définies et parfois post-techno.
La première approche consiste à composer uniquement en noir et blanc, uniquement avec le temps, sans timbre, ni rien d’autre. Ces pièces génératives, où la forme est synonyme de temps, se matérialisent sous forme d’œuvres sonores, de compositions en papier à grande échelle et de traces acoustiques imprimées en 3D au sein de bâtiments architecturaux surréalistes. Leur conception informatique utilise des techniques d’apprentissage automatique architectural et des outils maison pour l’acoustique et la spatialisation de salles virtuelles. La deuxième direction est moins structurelle et plus axée sur l’émotion. Elle penche vers la théâtralité et joue avec les attentes, les réflexes et l’imagination des auditeurs concernant les langages abstraits composés. Le temps de lecture de tels textes devient auditif lorsqu’il est combiné artistiquement avec un langage musical. Ces œuvres rappellent les pièces de théâtre musical historiques où les permutations de phonèmes sont utilisées pour le sens, les moyens musicaux et potentiellement les récits politiques. Plusieurs moteurs de synthèse vocale IA non conventionnels réécrits, ainsi que des techniques vocales historiquement reconnaissables, sont utilisés à cette fin.
Ces deux approches représentent une recherche artistique continue qui guide finalement Olivier vers le développement d’un style synthétique personnel de composition générative et de jeu théâtral.
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