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18h00 | Conservatoire de Nice

Samedi 3 mai

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Solists de l'ENSEMBLE MÊTIS / Spectro Duo

ENTRE SOUFFLE ET TOUCHER

PROGRAMME

  • Nadir Vassena (Ch), C ome perduto nel mare un bambino (1999), 5', pour flûte alto


  • Philip Glass (Us), Études n° 2, 6 et 13 , 10', pour piano


  • Toshio Hosokawa (Jp), KURODA-BUSHI * * (2023), 3'pour flûte alto


  • Iradj Sahbai (Fr/Ir), Élégie-mémoire (2018), 6', pour flûte alto


  • Pierre Jodlowski (Fr/Pl), Série bleue (2013), 14', pour piano et électronique



    ––– ENTRACTE –––



  • Negar Gharibi *** (États-Unis/Ir) / Hanna Mesgari ***   (Fr/Ir) Doran * (2024), 5', pour flûte, voix et électronique


  • Marin Marais (Fr), Les Folies d'Espagne, (1701), 10', pour flûte


  • Claude Debussy (Fr), Syrinx, 3', pour flûte


  • Doina Rotaru (Ro), Crystals (2002), 12', pour flûte et piano


*Création mondiale | **Création française | ***Composée dans le cadre de l'académie Horizon Étendu


DURÉE

66 Minutes

Ce concert célèbre la richesse et la diversité du répertoire contemporain et moderne pour flûte et piano, porté par deux interprètes d’exception : Mario Caroli et Stefanos Thomopoulos. À travers un programme qui traverse les époques et les esthétiques, cette soirée tisse un dialogue entre tradition et modernité, entre souffle et toucher.

L’exploration sonore débute avec des pièces emblématiques du répertoire pour flûte, telles que Syrinx de Claude Debussy et Les Folies d’Espagne de Marin Marais, qui résonnent comme des échos intemporels du passé. Ces œuvres, revisitées par la sensibilité contemporaine, s’inscrivent aux côtés des Études de Philip Glass, où la répétition et la variation minimalistes sculptent un paysage sonore en perpétuel mouvement.

L’interculturalité traverse l’ensemble du programme. Toshio Hosokawa, dans Kuroda-Bushi, transforme un chant folklorique japonais en une méditation sonore pour flûte alto. Iradj Sahbai, avec Élégie-mémoire, tisse des liens subtils entre la tradition persane et l’esthétique occidentale. Doina Rotaru, quant à elle, façonne dans Crystals un univers où la flûte et le piano s’entrelacent en une matière sonore cristalline et organique.

L’électronique vient enrichir cette exploration musicale, notamment avec Série bleue de Pierre Jodlowski, où la puissance du piano dialogue avec des textures immersives. Ce concert met également en lumière la création contemporaine avec Doran (2024), œuvre issue de l’Académie Horizon Étendu et signée par Negar Gharibi et Hanna Mesgari. Inspirée des poèmes du grand poète iranien Shafiei Kadkani, cette pièce pour flûte, voix et électronique transcende le texte dans un espace sonore envoûtant.

En traversant ces paysages musicaux contrastés, Entre Souffle et Toucher invite à une expérience singulière où chaque note devient un pont entre les cultures et les époques, offrant ainsi une immersion dans la richesse des langages musicaux d’hier et d’aujourd’hui.

  • Nadir Vassena – Come perduto nel mare

Come perduto nel mare est une méditation poignante sur la perte et la vulnérabilité. L’œuvre évoque l’image d’un enfant dérivant au gré des flots infinis — une métaphore de l’innocence abandonnée face à l’immensité de l’inconnu.

Le langage sonore de Vassena se déploie en textures délicates et fragmentées, où les sons surgissent et s’évanouissent comme des échos lointains portés par le vent. Le silence prend une place essentielle, sculptant une tension fragile entre le plein et le vide. Techniques étendues et gestes subtils évoquent le ressac des vagues et la sensation d’apesanteur liée à l’égarement, plongeant l’auditeur dans un espace où le temps semble suspendu.

L’œuvre invite à une introspection profonde, explorant les frontières entre la présence et l’absence, la mémoire et l’oubli.


  • Philip Glass — Les Études

Les Études de Philip Glass sont une véritable exploration de son langage musical, à la fois hypnotique et profondément expressif. Composées entre 1994 et 2012, ces pièces ne sont pas seulement des exercices techniques pour le pianiste, mais aussi des voyages introspectifs où le rythme, l’harmonie et la mélodie s’entrelacent dans une pulsation organique.

Chaque étude possède sa propre couleur :

  • Étude n°2 dévoile une énergie obstinée, propulsée par des motifs répétitifs et des variations progressives.

  • Étude n°6 explore une atmosphère plus méditative, jouant sur des harmonies suspendues et une douceur contemplative.

  • Étude n°9 introduit une tension plus dramatique, portée par des arpèges rapides et une dynamique intense.

  • Étude n°13 révèle une écriture plus lyrique, presque chantée, où la ligne mélodique s’élève au-dessus d’un flux harmonique en perpétuel mouvement.

À travers ces pièces, Glass conjugue rigueur minimaliste et liberté émotionnelle, créant une musique à la fois répétitive et en constante transformation. Les Études témoignent de son désir d’allier virtuosité pianistique et quête d’une beauté épurée, offrant ainsi à l’auditeur une immersion dans son monde sonore vibrant et intemporel.


  • Iradj Sahbai Élégie-mémoire

Composée en 2018, Élégie-mémoire pour flûte alto est une œuvre profondément introspective et émotive, qui explore la relation entre la mémoire et l’oubli à travers un langage sonore riche et nuancé. Le titre même de l’œuvre, « Élégie », évoque la mélancolie, le deuil et la réflexion, tandis que le mot « mémoire » nous plonge dans un voyage temporel, où chaque son est un souvenir qui s’effrite ou s’élargit.

À travers une écriture subtilement complexe, Sahbai invite l’interprète à faire surgir des atmosphères où se mêlent l’intime et le collectif, la douleur et l’espoir. L’œuvre se caractérise par des changements de registre, des nuances infiniment délicates et des jeux de respiration qui, ensemble, génèrent une tension émotive croissante. Les techniques étendues de la flûte alto sont utilisées de manière à accentuer le caractère fragile et presque éthéré de la musique, permettant à l’instrument de devenir un véritable vecteur de pensée, oscillant entre l’invisible et le palpable.

Élégie-mémoire est à la fois une méditation sur le passage du temps et une quête de sens, où l’impermanence de l’existence se reflète dans la fluidité du son. Le flûtiste devient le porteur de ces fragments de mémoire, tissant une toile sonore où chaque note, chaque souffle, semble prendre vie et s’éteindre dans une éternelle réminiscence.


  • Toshio Hosokawa KURODA-BUSHI

KURODA-BUSHI est une œuvre récente de Toshio Hosokawa qui puise son inspiration dans la tradition musicale japonaise tout en s’inscrivant pleinement dans le langage sonore contemporain du compositeur. Le titre de l’œuvre fait référence à un genre de chant populaire japonais, souvent associé à des récits épiques, et qui a ici été réinterprété à travers une vision personnelle et intimiste.

Composée pour flûte alto, l’œuvre explore la richesse timbrale de cet instrument, utilisant des techniques étendues et une palette dynamique variée. Hosokawa, connu pour sa capacité à fusionner l’ancien et le moderne, mêle dans KURODA-BUSHI des éléments de la musique traditionnelle japonaise — en particulier l'utilisation de la respiration et des nuances subtiles de l'intonation — avec des procédés contemporains qui accentuent la fluidité et l'intensité des sons.

Le flûtiste devient ici un conteur, façonnant une musique d’une grande expressivité, où les motifs répétés se transforment et évoluent en une sorte de méditation sonore. L’œuvre crée une atmosphère à la fois contemplative et intense, offrant au public une expérience immersive qui transcende le temps et l’espace, entre la mélancolie de l’ancienne tradition et la modernité de la musique contemporaine.


  • Pierre Jodlowski Série bleue

Composée pour piano et électronique, Série bleue de Pierre Jodlowski plonge l’auditeur dans un univers sonore où l’interaction entre le pianiste et la technologie est au cœur de l’expérience. L’œuvre, d’une durée d’environ quatorze minutes, se développe à travers une succession de fragments sonores, où les timbres du piano se mêlent aux textures électroniques, créant une dynamique entre le naturel et l’artificiel.

Le titre Série bleue fait référence à une palette de sons froids, intenses et parfois métalliques, mais aussi à une atmosphère de contemplation, où le silence et l’espace sonore jouent un rôle crucial. Le piano, instrument au timbre traditionnel, est ici amplifié et transformé par la technologie, générant des sons qui vont au-delà de la simple interprétation acoustique. La manipulation électronique de l’œuvre introduit des boucles, des modulations et des distorsions, entretenant une tension entre l’acoustique et le numérique.

Pierre Jodlowski met en lumière la richesse de l’interaction homme-machine, un dialogue où chaque son, chaque mouvement, est à la fois un acte individuel et une résonance collective. La pièce, en constante évolution, ouvre un espace où la couleur sonore et la structure rythmique se transforment, créant une impression d'immersion totale dans un paysage auditif en perpétuelle mutation.


ENTRACTE


  • Negar Gharibi/Hanna Mesgari Doran

Doran est une œuvre pour voix, flûte et électronique, dont la partie acoustique est composée par Negar Gharibi et la partie électronique par Hanna Mesgari. Cette pièce s'inspire du poème “Pray That the Lover Will End” de Reza Baraheni et reflète une période de révolution intérieure, une transformation qui commence par l'introspection et mène au changement. Ce changement débute comme une révolution personnelle, évoluant progressivement vers un mouvement collectif. Il prend naissance dans l'esprit d'un individu, se propageant comme un effet domino d'une personne à l'autre, devenant un cri partagé.

D'un point de vue structurel, Doran cherche à remettre en question le contraste entre les sons acoustiques et électroniques. Par moments, ces sons se chevauchent et se mélangent, créant une ombre l'un sur l'autre, tandis qu'à d'autres moments, ils restent totalement distincts, mettant en valeur leur indépendance. | N. Gharibi, H. Mesgari


  • Marin Marais Les Folies d’Espagne

Composée en 1701, Les Folies d’Espagne de Marin Marais est une œuvre emblématique de la musique baroque française, inspirée par les rythmes et les couleurs de la musique espagnole. En cinq variations autour d’un thème principal, cette pièce dévoile toute la richesse harmonique et le raffinement stylistique caractéristiques de Marais, l'un des maîtres de la musique de la cour de Louis XIV.

Les Folies d’Espagne est une forme de variation sur un thème populaire espagnol, où chaque variation révèle un nouveau caractère tout en restant fidèle à l'idée centrale. Le jeu subtil entre la flûte et les figures mélodiques, combiné à une structure de variations élégantes, fait de cette œuvre une véritable exploration des possibilités expressives de l’instrument.

L’œuvre témoigne de l’aptitude de Marais à fusionner les influences espagnoles avec la sophistication française du XVIIe siècle, créant une atmosphère dansante et envoûtante, mais aussi pleine de tendresse et de passion. Les Folies d’Espagne offre ainsi une immersion dans le monde sonore de la cour, où la virtuosité instrumentale et la richesse expressive se rencontrent dans une danse élégante et pleine de charme.


  • Claude Debussy Syrinx

Composée en 1913, Syrinx est l'une des œuvres les plus emblématiques de Claude Debussy pour flûte solo. Cette pièce, d'une durée d'environ trois minutes, est souvent perçue comme un chef-d'œuvre de la musique impressionniste, capturant l'atmosphère énigmatique et l'intimité propre à l'univers de Debussy.

Syrix s'inspire de la mythologie grecque, racontant l’histoire de Syrinx, une nymphe transformée en roseau pour échapper aux avances du dieu Pan. La musique incarne ce moment de métamorphose, alliant fluidité et tension. Le flûtiste devient le narrateur de ce drame mythologique, alternant entre des lignes mélodiques sensuelles et des gestes plus percussifs, évoquant à la fois la douceur du roseau et l’urgence du mythe.

À travers cette œuvre, Debussy explore la sonorité de la flûte, jouant avec les nuances subtiles, les chromatismes et les mélodies ondulantes qui illustrent la fragilité et la beauté du personnage de Syrinx. Syrinx est un poème sonore qui, en seulement quelques minutes, transporte l’auditeur dans un monde de rêverie, où la musique, comme le roseau, devient à la fois symbole de liberté et de fuite.


  • Doina Rotaru Crystals

Composée en 2002 pour flûte et piano, Crystals de Doina Rotaru est une œuvre fascinante qui explore l’idée de la transformation et de l’évolution à travers des sonorités cristallines et des textures musicales délicates. Le titre de l'œuvre évoque des images de clarté, de lumière et de structure, tout en suggérant une nature fragile et éphémère. Les cristaux, dans leur beauté intemporelle, symbolisent ici l’instantanéité du moment musical, où chaque son semble figer l’éternité, tout en étant pris dans un processus constant de métamorphose.

La pièce se caractérise par une interaction subtile entre la flûte et le piano, où chaque instrument joue un rôle essentiel dans la création de l'atmosphère. Le piano, avec ses accords scintillants et ses passages résonnants, sert de toile de fond aux lignes fluides et aériennes de la flûte, créant un dialogue entre légèreté et densité. Les techniques étendues utilisées par la flûte, combinées à la richesse sonore du piano, génèrent des textures complexes qui rappellent les multiples facettes et formes des cristaux.

Crystals est une exploration sonore des principes de croissance et de transformation, où chaque mouvement musical, comme un cristal, se développe à partir de fragments simples pour former une structure de plus en plus complexe et fascinante. L’œuvre, à la fois contemplative et dynamique, invite l’auditeur à une immersion dans un monde de sons fins et éphémères, où la beauté se révèle dans chaque détail.

Pionnier de l’exploration sonore

Ensemble de création musicale

L’Itinéraire est l’un des principaux ensembles de musique de création en Europe. Depuis sa fondation en 1973, l’Itinéraire a contribué à l’émergence de la musique spectrale, basée sur l’écoute du son et représentée par les compositeurs Gérard Grisey, Michael Lévinas, Tristan Murail et Hugues Dufourt. 

Aujourd’hui dirigé par Lucia Peralta, l’Itinéraire s’appuie sur des solistes de très haut niveau dont les talents divers mixent les générations et les pratiques pour oser toutes les limites du son : saturation acoustique, électrification, espaces inouïs de l’électronique, mais aussi improvisation, concerts en plein-air, expérimentations sociétales.

ENSEMBLE Mêtis

Fondé en février 2024, l’Ensemble Mêtis émerge comme un acteur majeur de la scène musicale contemporaine à Nice. Eponyme de l’Océanide de la mythologie grecque, Mêtis puise sa force dans la diversité de ses membres, issus d’horizons variés, ce qui lui confère une richesse culturelle singulière. Cette diversité constitue la source même de son nom et de ses inspirations artistiques, lesquelles s’enracinent profondément dans le terreau culturel de la ville. Grâce à cette identité plurielle, l’Ensemble Mêtis tisse des liens étroits avec des événements majeurs de la ville tels que le festival NIMFA, et s'engage dans des collaborations fructueuses avec la nouvelle génération de compositeurs, ainsi que les compositeurs renommés à l'échelle internationale.


En tant qu’ambassadeur de la musique contemporaine, l’Ensemble Mêtis a pour mission première la création et la diffusion d’œuvres novatrices. Porté par la vision du compositeur Alireza Farhang, il réunit des musiciens émérites, à savoir le flûtiste Mario Caroli, le pianiste Stephanos Thomopoulos, la violoniste Violaine Darmon, le saxophoniste Alberto Chaves et l’altiste Yona Zekri. Ensemble, ils œuvrent activement à la promotion de la création musicale contemporaine et s’engagent pleinement dans l’éclosion de nouveaux talents.


Bien que Nice soit depuis longtemps un foyer artistique florissant, la nécessité d’un ensemble spécialisé dans la musique de création et les projets interdisciplinaires demeurent indéniables. Face aux défis et aux opportunités de notre époque, Nice se trouve à un carrefour décisif. Cette conjoncture révèle à la fois la fragilité et la vitalité de la création artistique. Dans ce contexte, la création d’un nouvel ensemble tel que l’Ensemble Mêtis, incarnant à la fois l’innovation artistique et l’ancrage local, s’avère être une étape essentielle. Ce projet, porté par un compositeur et quatre interprètes de haut vol, symbolise un nouveau départ, renforçant ainsi les liens avec les institutions et les acteurs culturels locaux, nationaux et intern

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